D'après Jean-Paul Tissot, spécialiste de la marque, le châssis n° 800308 est sorti des usines Delahaye au début de 1946 et expédié chez Figoni & Falaschi. Il s'agit du sixième châssis équipé après la deuxième Guerre Mondiale d'une carrosserie de cet établissement. Une fois dotée de sa carrosserie cabriolet, la voiture a été livrée neuve au mois de juin à un M. Timsitt, qui travaillait à l'ambassade de France en Argentine. Sa nouvelle Delahaye a été immédiatement expédiée à Buenos Aires, où elle a reçu l'immatriculation C 327271.

A la fin des années 60, elle a été vendue à Fernando Renato Seguin, puis modifiée en recevant une nouvelle calandre et de nouveaux pare-chocs alors que les enjoliveurs de roues étaient démontés. La voiture est restée immatriculée à Buenos Aires mais sous un nouveau numéro, C 526505. Il existe une photo de la voiture à Buenos Aires où M. Seguin est assis au volant, à l'occasion du mariage de sa fille, en 1968.

Toujours en Argentine, le châssis n°800308 a été partiellement restauré au début des années 1990, mais les travaux n'ont malheureusement jamais été terminés. En juillet 2003, la voiture a été achetée par M. Dayez et rapatriée en France, où elle a fait l'objet d'une restauration complète. Cette remise en état a été confiée à Dominique Tessier, de Chambray-lès-Tours, bien connu pour ses travaux sur les Delahaye, et qui s'est chargé de rendre à la voiture tout son panache d'origine. Depuis, elle a été présentée lors de plusieurs concours d'élégance en France et à l'étranger, comme le Concorso d’Eleganza de Villa d’Este, avant le décès de M. Dayez.

Parmi les quelques carrossiers qui ont eu le privilège d'habiller le châssis Delahaye 135, Figoni & Falaschi est certainement considéré comme faisant partie des plus prestigieux, grâce à son illustre histoire avec Delahaye et à la pureté de ses dessins. Cette voiture (châssis n°800308) présente à la fois une histoire fascinante et une superbe restauration ; il est facile de comprendre pourquoi elle a tellement séduit M. Dayez.