Le brillant styliste Paul Bracq a dessiné quelques-unes des Mercedes les plus emblématiques, comme le cabriolet "Pagode" et son magnum opus, la 600. Pour cette dernière, l'intention de Bracq était de concevoir une voiture simple et élégante, avec des lignes plaisantes et un aménagement intérieur de grand luxe. Heureusement, le dessin de la 600 n'a que peu changé au cours de ses 18 ans de règne — l'existence la plus longue qu'ait connu un modèle Mercedes.

La forme extérieure fluide et naturelle dissimule la complexité mécanique de la voiture. Elle est équipée d'un moteur M100 de 6,3 litres alimenté par une injection Bosch et qui développe 247 ch. C'était le premier V8 de série produit par le constructeur, et il a équipé la 600 jusqu'à 1968. Le modèle était réputé pour son nouveau système hydraulique d'une grande complexité, qui commandait la vitre de séparation chauffeur, les sièges avant et arrière, les vitres passagers, le toit ouvrant (ou celui du Landaulet), le couvercle de coffre — et même le bouchon de réservoir d'essence. La 600 était également connue pour sa suspension pneumatique réglable à correcteur d'assiette, qui assurait un confort de grande qualité et une excellente tenue de route, quel que soit le revêtement.

L'histoire de cette voiture est peu documentée, mais l'on sait qu'elle a été par le passé immatriculée en France et aux Pays-Bas. En 2014, Mercedes-Benz Zürich en a effectué la restauration pour un total de travaux dépassant la somme de 550 000 CHF. Une liste détaillée de ces opérations de remise en état est disponible dans le dossier historique de la voiture.

Sophistiquée, superbe, exceptionnellement bien construite et imposante, la Mercedes 600 offre à la fois un niveau de luxe et une présence sur la route qui restent pratiquement sans équivalent.